Adam ! monte la côte !

Laure m’a fait la bise. Elle s’était fait couper les cheveux et ça lui allait plutôt bien, rendait plus pur son visage aigu et lui ôtait un peu de fatigue. Elle m’a demandé ce que je voulais et m’a gentiment fusillé du regard. Ce n’était pas raisonnable, je le savais mieux que quiconque. J’ai tout de même opté pour un whisky.

Olivier Adam, Les lisières, Flammarion, 464 pages (tout de même).

Adam ! Bon sang ! Travaillez un peu votre style !

Elle s'était fait couper les cheveux... tra-la-la-la-laire...

Vous vous moquez du monde ?

CORRIGÉ

Laure de S. me donna sa main à baiser et je remarquai alors l'arrangement curieux de sa nouvelle coiffure. Comme toutes celles du "petit clan", elle venait de succomber  à cette  mode  qui, cette année-là, vit les  crânes  féminins les plus célèbres et les plus charmants l'un après l'autre se muer pareillement, si bien que, dans chaque soirée un peu élégante, l'on eût dit qu'une assemblée de moineaux restés longtemps sous la pluie et dans les tourments d'un cruel vent hivernal avait usurpé les fauteuils si recherchés des aristocratiques beautés de la saison passée. Au reste ce caprice, lui rendant un peu de sa jeunesse, était fort seyant. Elle m'offrit son bras, je la menai au buffet. Ses joues rosirent de colère et je compris ma bévue : ce brandy que j'y bus clamait assez mon intempérance.

Comments

[Bertrand]

Joli exercice de style, ma foi !