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La datcha hantée
13 février 2012

Rue Berthier du Palier

- Tu as bien travaillé, cela se voit à ta face paisible. Le devoir accompli...

- C'est très illusoire. Je m'agite sur du papier tandis que les paysans nourrissent les hommes.

- Et que les médecins les soignent. Que veux-tu, nous sommes les petits oiseaux du Seigneur qui ne tissent ni ne filent !

- Non, nous ne sommes pas des oiseaux. Et un jour nous nous en repentirons. Nous menons une vie imbécile, au vrai sens du terme. Les artistes ont beau jeu de conférencer à longueur de colonne ! La misère humaine leur est une rente et gare aux contradicteurs. Tiens, ça me débecte !

- Calme-toi ! La gloire va au tartuffe, le mépris à la bonté obscure, mais tu veux t'attaquer au mystère éternel du Juste en éternelle pénitence, ma parole ! Depuis Babylone,  de plus patients que toi s'y sont déjà cassé les dents avant de sombrer au désespoir. Aller, pense à tes nouveaux meubles. Tu choisiras  le chêne de Hongrie, peut-être ? Son maillage est incomparable.

- C'est ton amitié qui est incomparable.

- Oh, tu es gentil ! Mais nos meilleurs amis sont hélas le plus souvent des morts que l'on n'a jamais connus.

- Ah bon ?

(à suivre)

IMGP0303 - copie

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